Islam et islamisme : frères ennemis ou frères siamois ?

Il est de rigueur, dans les médias et sur les plateaux de télévision, de distinguer l’islam de l’islamisme. Quiconque refuse de faire cette distinction est immédiatement taxé d’islamophobie, une maladie mentale très grave, à ce que l’on dit.

Marie-Thérèse Urvoy, professeur émérite de l’université Michel de Montaigne (Bordeaux 3) et de l’institut catholique de Toulouse, a enseigné l’islamologie, l’histoire médiévale de l’islam, l’arabe classique et la philosophie arabe ; elle est l’auteure ou co-auteure d’une vingtaine d’ouvrages consacrés à l’islam et elle vient de publier un livre intitulé ‘’Islam et islamisme – Frères ennemis ou frères siamois ? ’’ (Éditions Artège) dans lequel elle affirme exactement le contraire de ce que nous dit la doxa dominante.

Une religion politique, inégalitaire et totalitaire

Dans cet ouvrage, Marie-thérèse Urvoy rappelle le caractère très politique et très inégalitaire de l’islam : ‘’La Umma s’est toujours réalisée en une organisation à la fois de communauté religieuse et de parti politique. En terre d’islam, elle a des territoires et des cités interdits, fermés à tout ce qui lui est extrinsèque. Elle a ses interdits alimentaires et sexuels, tous codifiés d’après l’ordre divin. Elle vit selon une hiérarchie sociale spécifique où ne sont pas égaux en droits et obligations les hommes et les femmes, les croyants et les non-croyants, les hommes libres et les esclaves. Néanmoins, et en dépit de cela, une doctrine égalitaire est professée, qui ne s’applique qu’aux seuls musulmans, au critérium indexé à leur foi’’ (page 104).

Non seulement l’islam est profondément inégalitaire mais, de plus, il ignore tout de la liberté de pensée : ‘’L’islam ne tolère ni courant objecteur, ni esprit critique. Sa croyance étant une religion de masse, elle châtie les apostats et sanctionne les tièdes et les indifférents jusqu’au retour à son giron. Pour les autres, impies et assimilés, leur sang est licite en prix de leur infidélité et autre blasphème. Par ailleurs, l’islam n’admet pas la neutralité : en terre infidèle, ceux qui ne sont pas islamophiles sont déclarés islamophobes et sont combattus par les premiers, exhortés par une Umma victimisée’’ (page 106).

Par ailleurs, l’auteure écrit que l’islam est clairement un système qui englobe l’organisation de la société dans sa totalité : ‘’S’implantant en Occident dans des sociétés à régime diversitaire, l’islam a révélé, avec le temps, ses virtualités totalitaires : la nature de sa structure interne transforme ses adversaires en ennemis inhumains, voire en ennemis de l’humanité universelle. La Umma sait se poser en victime pour s’arroger le droit de riposte offensive. Elle multipliera les qualificatifs infamants à l’égard de ses ennemis ou à ceux qui osent une critique de sa croyance. Toute personne ne se soumettant pas à l’islamiquement correct de la Umma doit être anéantie. Il suffit d’une parole décrivant l’islam réel sans le filtre diversitaire pour que soient prononcées condamnation et exécution pour insulte ou blasphème, émeutes sanglantes à l’appui’’ (page 107).

Jihâd spirituel et jihâd guerrier

On entend dire très fréquemment que la notion de Jihâd correspond essentiellement à un effort personnel d’ordre spirituel et que le Jihâd guerrier est marginal. Marie-Thérèse Urvoy conteste totalement ce point de vue ; selon elle, le Jihâd est lié à l’idée de combat physique. D’ailleurs, la sourate 9 est une véritable déclaration de guerre non seulement contre les incroyants mais aussi contre ceux qui s’opposent à l’exigence de combat contre eux ou qui y adhèrent sans une conviction suffisante.

Des musulmans modérés ?

‘’De fait, et objectivement, tous les musulmans s’abreuvent à la même source et vivent solidaires sous la même enseigne revendiquée d’une triade islam-Coran-Prophète. La modération d’un musulman sera toujours une démarche individuelle et personnelle, elle se mesurera à l’aune de la distance qu’il mettra entre lui et son groupe, et du recul critique qu’il aura pris vis-à-vis des fondamentaux de sa croyance’’ (page 106). Il y a donc des musulmans modérés mais l’islam n’est pas modéré et il y aura toujours des musulmans qui rappelleront à la communauté qu’Allah exige la soumission de l’humanité à sa Loi.

Séparatisme islamique ?

En 2020, le gouvernement et le chef de l’État ont dénoncé ce qu’ils ont appelé le « séparatisme islamique », expression dont notre auteure pense qu’elle est inadaptée : ‘’Ainsi, lorsque le président fustige le « séparatisme islamiste », les deux termes sont inadéquats car ils ignorent ce qu’est l’islam et ce qu’est être musulman. Les musulmans conglomérés en communauté des croyants (umma), lorsqu’ils sont hors du Domaine del’islam, ne cherchent pas à se séparer mais à se substituer au pouvoir. Les musulmans sont « islamistes » lorsqu’ils obéissent à l’intégralité de leurs fondamentaux, lesquels sont les mêmes pour tous. Il faut le répéter, des mots comme laïcité, république, intégration, modernité, etc .. n’ont aucune résonance dans la conscience religieuse islamique, car ces notions n’ont pas de statut dans son corpus doctrinal’’ (page 144). Il n’est donc pas étonnant que, en dépit de toutes les invocations de la laïcité et des autres «valeurs de la république », le pourcentage des musulmans qui considèrent que les principes de leur religion prévalent sur les lois françaises augmente régulièrement, surtout parmi les jeunes. Ainsi, selon un sondage IFOP du 20 janvier 2021, 65% des lycéens musulmans considèrent que les règles et normes propres à leur religion sont plus importantes que nos lois nationales . De plus, selon le même sondage, 8% des lycéens refusent de condamner l’assassin de Samuel Paty. Compte tenu du fait qu’il doit y avoir de 10 à 15% de lycéens musulmans, on peut penser qu’une très grande proportion de ces derniers a refusé de condamner cet acte monstrueux.

Soulignons un point important : selon l’auteure, il n’y a pas de différence fondamentale entre les musulmans « ordinaires » et les « islamistes ». Un « islamiste » est un musulman qui prend en compte la totalité du message coranique ; il n’a nul besoin d’une idéologie complémentaire qui permettrait de mobiliser ce message. La distinction qui est faite par presque tout le monde entre islam et islamisme serait donc nulle et non avenue : ‘’Entre les islamistes dits « modérés » et les islamistes considérés comme « violents », il n’y a aucune différence dans l’intention, mais seulement dans les moyens mis en œuvre : les violents recourent à la force et à l’intimidation par la peur ; les modérés tablent sur la progression démographique de leur groupe et sur l’exploitation des moyens juridiques que leur donne la démocratie des pays d’accueil’’ (page 12).

Un droit à la restriction mentale

Au sujet de la charte du CFCM de janvier 2021, l’auteure écrit que ‘’les ulémas font le dos rond et laissent passer l’orage ; ils signent car ils gardent le droit à la restriction mentale…….il s’agit d’une déclaration de musulmans en terre d’infidélité, adressée à des infidèles, et qui n’a aucune valeur d’après les traités de droit islamique. Pour ceux-ci, en effet, les croyants ne sauraient être tenus par des promesses faites à des non-croyants, nécessairement inférieurs à eux’’ (page 145). Il semble donc que notre gouvernement ait été roulé dans la farine !

Une conquête inévitable de l’Europe ?

Claude Lévi-Strauss a écrit dans « Race et histoire » que lorsque deux civilisations viennent à se trouver en concurrence sur un même territoire, elles entrent inévitablement en conflit. C’est ce qui se passe en Europe du fait de l’installation de masses musulmanes de plus en plus nombreuses. Marie-Thérèse Urvoy écrit à ce sujet : ‘’C’est donc la troisième solution annoncée par Lévi-Strauss que l’Occident verra sûrement émerger, sous forme aggravée de remplacement de population, et ce pour plusieurs raisons dont la natalité sans limitation et la polygamie licite qui sont un devoir sacré pour la Umma. Celui-ci est amplifié, d’une part par des revendications, et de l’autre en raison d’un Occident essoufflé, qui encourage ouvertement sa propre fin. Ainsi, le Conseil de l’Europe, auquel la France adhère depuis 1974, a pris position : « Les nouveaux arrivants qui s’installent en Europe ont le droit de conserver leur culture et leur identité »’’ (page 108). L’inconscience du Conseil de l’Europe est partagée par une très grande partie des élites européennes qui n’en finissent pas de s’émerveiller devant la religion d’ « amour et de paix » et de louer les apports prétendument immenses de la culture islamique aux cultures européennes. Heureusement, les peuples européens ne semblent pas vouloir écouter leurs élites ; ils commencent à comprendre que cette conquête que les élites et les médias nient, menace notre culture, notre mode vie, nos croyances, nos institutions, notre sociabilité…..Selon un sondage du 27 Octobre 2019, réalisé par l’IFOP pour le JDD, 61% des Français pensent que l’islam n’est pas compatible avec les valeurs de la société française. Comme le pensaient Aristote et Machiavel, les peuples pris dans leur ensemble sont plus perspicaces que les individus les plus brillants.

BG
Author: BG

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